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Noemi Noemi
france
1 janvier 2010

EDITO : Mes chers compatriotes

Bonjour à toi, ô Francophone d'ici ou d'ailleurs qui lira cette note.

Ce petit guide a été rédigé avec amour, à ton intention. La plupart des mes posts sont anglais afin de pouvoir facilement les partager avec le plus grand nombre, mais cette section s'adressera à tous ceux qui ont le bonheur de pouvoir lire le français, car j'essaierai d'y traiter le thème du départ au Japon d'un œil plus local que dans les autres pages.

J'ai rencontré beaucoup, vraiment beaucoup de monde capable de converser en français lors de chacune de mes expériences internationales, et à chaque fois cela m'a ravie. Contrairement à ce que l'on prétend en France, le reste du monde s'intéresse toujours, d'évidence, à notre culture au point de se lancer dans l'étude de notre langue - une entreprise pourtant régulièrement qualifiée de mission impossible par ces mêmes personnes... la grammaire, la prononciation, la conjugaison, tout y est terriblement difficile pour les Européens comme pour les autres. Et pourtant, ils l'ont fait. Nous pouvons toujours nous accabler, dans les limites de l'hexagone, de notre prétendu déclin dans le monde globalisé, de notre acculturation interne, de la crise de nos politiques d'éducation et de culture, de l'affaiblissement de notre rayonnement culturel et de tout ce que l'on voudra, mais la planète entière a encore aujourd'hui les yeux qui brillent en entendant le mot France et ne recule point devant le Bescherelle. Je me souviendrai toujours du visage ému d'un jeune étudiant turc rencontré à Munich s'exclamant, à peine je le rencontrai : "Le jour où je suis allé à Paris pour la première fois, je me suis dit : ça y est, enfin, je suis au centre du monde".

C'est en leur honneur, à tous ces gens d'ailleurs qui chérissent la France et le français, que j'écris cette rubrique dans ma langue natale. Puisqu'ils partagent notre amour de la France, ils sont sans nul doute de vrais compatriotes.

Mais le sujet permanent de ce blog, c'est le Japon, mon pays d'adoption.
Cette terre aux antipodes de la France ne se laisse pas aborder si facilement, et j'espère que les informations contenues dans les paragraphes suivants vous seront utiles si, comme moi, vous avez été harponné par le Pays du Soleil Levant. Comme la japophilie est une maladie assez répandue, le web fourmille depuis longtemps de toutes les précisions dont vous pourriez rêver sur le Japon. Mais l'internaute est paresseux, et il aime bien tomber sur des pages qui résument le shmilblick... En voici quelques unes qui vous orienteront vers les diverses sources d'informations disponibles.

Si vous avez des interrogations précises, vous pouvez également vous diriger vers les nombreux forums spécialisés où les participants s'empresseront de partager leur science avec vous - cependant, ayez la courtoisie de parcourir les messages précédents avant de poser vos questions, et ménagez la patience des modérateurs et des habitués. Considérez les forums comme des mines d'information et donnez vous la peine de chercher avant d'intervenir, la réponse à votre question a probablement déjà été traitée.
Pour ce qui est traité sur ce blog, n'hésitez pas à me contacter si vous désirez en savoir plus, je suis là pour ça !

Bonne lecture, et vive le Japon, vive la France !

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1 janvier 2010

PRATIQUE : Faire sa valise pour le Japon

Qu'est-ce que je mets dans ma valise ?

Les indispensables

  • Des yen (mon bureau de change de référence sur Paris : ici) : le Japon est le pays du cash !
  • Une carte bancaire internationale (que vous ne pourrez toutefois utiliser que dans les distributeurs de la Poste japonaise - même les distributeurs des 7 Eleven ne fonctionnent plus - et dans les magasins bien entendu)
  • Un adaptateur électrique pour recharger votre portable, votre batterie de caméra etc... (je recommande le Muji qui est universel, petit et pas cher, sauf si vous avez un gros câble PC type Vaio de Sony, qui ne rentre pas !)
  • Des chaussures - n'espérez pas en acheter sur place à moins d'avoir de tous petits pieds fins...
  • Vos cosmétiques, car il est difficile de s'y retrouver dans un rayon soin japonais et tout est adapté pour les peaux locales
  • Le Japan Railpass, si vous faites plusieurs villes en l'espace d'une semaine
  • De l'aspirine si vous êtes adeptes - les dosages japonais sont trop faibles pour la plupart des Occidentaux
  • Des petits cadeaux qui "font France" pour vos éventuelles familles d'accueil, correspondants et autres contacts
  • Un dictionnaire électronique français/anglais/japonais - très pratique pour tracer directement les kanji qu'on ne connaît pas
  • Un petit flacon rempli de lessive si vous ne voulez pas perdre du temps à la différencier de l'adoucissant, du détergent etc etc dans les rayons du supermarché
  • Un certificat d'aptitude sportive rédigé en anglais par votre médecin, utile pour un certain nombre d'inscriptions aux clubs de sports, piscines etc.
  • Vos dents en bonne santé - les dentistes japonais ont une sale réputation.

Les inutiles

  • Brosse à dent, rasoir, lingettes démaquillantes, brumisateur, etc... Pour tout l'utilitaire, vive les combini ouverts 24h/24, 7 jours sur 7 et que l'on trouve PARTOUT

  • Le plan du métro, disponible dans toutes les stations en japonais au recto et en anglais au verso

  • Une carte de la ville en français, que vous trouverez au bureau de la Mairie de Tokyo, à Shinjuku

  • Trop de fringues : le shopping est irrésistible au Japon, n'espérez pas y échapper de toute manière...

  • Un parapluie : on en trouve dans tous les combini et au 100yen-shop
  • Du désinfectant pour les mains, de l'anti-bactérien etc : ces produits existent sur place et surtout, le Japon, c'est propre...

  • Un forfait international onéreux, car souvent quoiqu'on vous promette votre téléphone occidental ne fonctionnera pas au Japon. Pour appeler occasionnellement en local pendant un séjour court, les téléphones publics (verts) sont partout et ils fonctionnent simplement avec des pièces pièces. Pour donner des nouvelles à votre famille pendant votre séjour, rien ne vaut un bon chat depuis un cybercafé. Pour les séjours longs, prendre un forfait local et appeler en France via Skype.

1 janvier 2010

Japon rêvé, Japon réel

Le Japon est un pays fascinant.

La préservation des rites ancestraux au cœur de l'ultra-modernité, le secret qui plane encore autour de ce pays qui est resté fermé au monde pendant des siècles, la culture de l'effacement de soi et de la parabole naturelle, tout cela fait planer autour de l'archipel un parfum de mystère qui hypnotiserait n'importe quelle âme en quête d'ailleurs. Le sentiment d'élégance exotique, d'originalité absolue de la civilisation japonaise est également recréée, jour après jour, par le sentiment d'unicité qu'expriment la plupart des Japonais dans leurs actes, leurs paroles, et leurs non-dits. L'insularité, la proximité d'une Chine gigantesque en surfaces, en hommes et en rayonnement culturel, et de l'autre côté l'immensité du Pacifique, participent bien sûr à ce sentiment.

Et puis, il y a le Japon des manga et de l'animation. Parmi tous ceux que j'ai rencontrés pour qui le Japon n'est pas une destination séduisante parmi d'autres, mais un rêve en soi, une passion ou un projet de vie, l'extrême majorité doit sa première émotion "japesthétique" à une de ces "images dérisoires". Qu'ils soient ou non de grands consommateurs de manga, ils ont souvent eu la première flamme grâce à eux. La France est peut-être le pays où c'est le plus évident.

Mais le Japon des manga n'est pas le vrai Japon, pas plus que le Japon des temples ne peut résumer la civilisation nippone toute entière. J'ai rencontré beaucoup de personnes éprises de culture manga qui n'avaient jamais pris la peine de se renseigner sur le nom du Premier Ministre en poste (oui évidemment ça change assez souvent mais ce n'est pas une raison) et qui étaient incapables de tracer les grandes lignes de l'histoire de ce pays; de même, de nombreux aficionados de Kyoto déplorent la soi-disant "occidentalisation" du Japon et déblatèrent sur Tokyo, une ville trop moderne à leur goût dans ces contrées lointaines. Les deux attitudes reflètent une certaine superficialité dans l'approche occidentale de la culture japonaise. la plus répandue. Il faut beaucoup de temps pour comprendre certaines choses sur le Japon, et en général cela passe par la mise à distance de certaines positions, de certaines façons de voir qui font le propre de la culture occidentale, et européenne, et française etc. Nos héritages humanistes et universalistes nous empêchent souvent de nous souvenir que nous aussi, nous participons d'une culture spécifique dans le temps et dans l'espace. Nous voyons nécessairement les choses à notre manière. Pour apprécier à leur justes valeurs les lumières et les ombres japonaises, il est nécessaire de relativiser ce que l'on a toujours tenu pour acquis. Cela est valable en général pour toutes les approches interculturelles, mais encore plus quand il s'agit du Japon, le champion du particularisme culturel. Voici quelques petites choses que j'ai compris en vivant au Japon.

Modernité ne veut pas dire occidentalisation

Dit-on que les Etats-Unis sont européanisés ? Non. Les Etats-Unis parlent anglais et ont importé d'Europe tout ce que l'on voudra, mais les Etats-Unis sont autre chose. En bien des endroits, ils s'éloignent du vieux continent. Leur ascendance géographique et culturelle ne font pas d'eux une pâle copie de l'Europe.
De même, ce n'est pas parce que le Japon, en à peine cent ans, s'est doté du même niveau technologique et scientifique que l'Occident (allant jusqu'à le surpasser dans certains domaines) que le Japon est un pays occidentalisé. Oui, il y a des Macdo au Japon; oui, le système féodal a été remplacé par une démocratie; oui, les salary-men vont au travail en costume occidental...Mais quiconque passe un peu de temps au Japon comprend, sait que le Japon est très loin de l'Occident. Le systématisme avec lequel les Japonais portent ce costume occidental, et ce que cela révèle sur eux en termes de mode de vie et d'appartenance à un groupe, à un ordre, à une destinée, cela est tout à fait japonais. La façon dont les tours de verre et d'acier se hérissent dans la capitale tokyoïte, ce qu'elles représentent en force et en fragilité sur cette terre sismique maintes fois incendiée, rasée, détruite, cela est tout à fait japonais. La politique à la japonaise, les relations humaines à la japonaise, la place de l'individu, la conception de la famille, la croyance, les rites, les désirs... tout cela est entré dans la modernité, s'est adapté, s'est transformé, s'est emparé de la mondialisation comme la mondialisation s'en est emparé ; mais en aucun cas, le Japon n'est une victime de l'occidentalisation tueuse de particularités locales. Quand on vit au Japon, on comprend avec force à quel point la modernité est compatible avec la tradition et même l'enrichit.

Le Japon n'a pas vocation à être un musée
Aucune terre au monde n'a le devoir de faire folklorique pour satisfaire les demandes d'exotisme des touristes divers et variés. C'est valable pour Paris, c'est valable partout. Halte aux jérémiades à base de "c'est quand même dommage qu'ils ne se promènent plus tous les jours en kimono" ou "Kyoto c'est typique, mais ailleurs...". Premièrement, le Japon regorge d'images et d'attitudes très traditionnelles qu'il suffit de chercher au bon endroit. Aucun problème, donc, pour faire le plein de photos qui feront bien dans l'album voyage. Tokyo fait souvent les frais de ce snobisme dévalorisant, mais les personnes qui la dénigrent ne se sont sans doute pas aventurés, à pied, dans ses ruelles - à Bunkyo-ku, à Nishi-Waseda, à Naka-Meguro, et j'en passe - car entre les temples, les petits cimetières, les maisonnettes anciennes etc, la capitale a de quoi ravir les plus endurcis des traditionalophiles. Le Japon cultive avec amour ses rites en tous genres - cérémonie du thé, ikebana, calligraphie pour ne citer que les plus monumentaux - et il est facile d'en profiter, alors il n'y a aucune raison de déplorer que le base-ball soit le premier sport national ou que le café gagne du terrain dans les habitudes de consommation. Surtout qu'il en gagne sous forme de canettes, avec un format, un goût et un mode de distribution particulier et que cela devient quelque chose de très japonais. Cela n'a donc rien d'un manque d'authenticité, c'est la vie japonaise elle-même.
Ce qu'il y a de plus "typique" au Japon selon moi, ce ne sont pas les temples ou les estampes. Ces derniers sont certes sublimes, mais si vous allez par là, qu'est ce qui dans la culture traditionnelle japonaise n'est pas tout imprégné d'origines chinoise ou coréenne ?... Il s'agit plutôt, à mon sens, d'un certain art de vivre ensemble qui transparaît pleinement dans la vie moderne. Ce sont les convenience stores ouverts en permanence, dans lesquels on peut tout acheter en produits comme en services. Ce sont les gants blancs, l'uniforme impeccable du chauffeur de taxi et la porte qui s'ouvre et se referme toute seule. Ce sont les staffs surdimensionnés, un employé de gare sur chaque plateforme pour garantir la parfaite sécurité, la parfaite fluidité des flux d'usagers; deux personnes postées devant les sorties de parking pour faciliter la sortie des voitures; une personne en charge de la file d'attente dont la seule tache est de garantir la droiture de celle-ci et de manifester de l'intérêt pour l'attente des clients... C'est la netteté des transports publics; la sérénité de la foule pourtant si compacte, si dense; la candeur avec laquelle les jeunes japonaises portent des jupes si courtes; la valorisation infinie de l'effort d'apprentissage de la langue japonaise par un étranger; mais aussi son renvoi permanent à son statut de "personne du dehors"... A vivre tout cela, on en apprend beaucoup plus sur l'Esprit japonais qu'en suivant la masse de touristes qui emprunte chaque été le Chemin des Philosophes. Lequel mérite bien entendu le détour, cela va sans dire.

Aimer le Japon ne suffit pas toujours
Cela a pour moi été fort bien illustré par Amélie Nothomb dans son célèbre "Stupeur et Tremblement". Une jeune femme en proie à l'idéalisation du Japon du fait de ses souvenirs d'enfance (à laquelle nous compatissons, car il est de toute façon difficile d'échapper quand on est au loin et qu'on s'intéresse à ce pays mythique) y débarque forte de ses émotions et de sa bonne volonté, pensant pouvoir se glisser naturellement dans le décor tant aimé. Elle se prend de plein fouet les absurdités de la vie d'une grande entreprise japonaise et, réagissant en occidentale pure et dure, s'enfonce jusqu'au cou. Mais voilà, le Japon est à la fois le pays le plus et le moins accueillant au monde. Le plus accueillant, car la majorité des gens y sont charmants, curieux et ne cessent de vous valoriser. Et ils sont sincères. Ils cultivent une sorte de "premier degré du sentiment" qui nous est assez étranger, à nous les peuples de l'Ouest. La plupart des Japonais admirent, contemplent, honorent et sont surpris avec intensité. Jugulée avec le confort de la vie japonaise, le fait que tout est pensé par avance pour vous faciliter la vie et que l'individu n'a pas à se battre pour se faire sa place (la place de chacun étant selon les cas offerte, réservée, octroyée ou imposée, ce qui a ses bons comme ses mauvais côtés), cette manière-d'être fait qu'on se sent le bienvenu au Japon. Oui, mais...
Mais il s'agit d'un pays foncièrement et historiquement fermé à l'immigration, qui fait régulièrement preuve d'un syndrome de persécution et qui exhale un confucianisme de type "chacun reste à sa place", à l'intérieur de la société comme dans le monde. En tant qu'étranger, vous êtes perçu comme un être rare et extraordinaire, incroyablement talentueux et louable d'être venu de si loin pour vivre au Japon, de parler le japonais... Un être formidable, vraiment. Cela ne vous dédouane pas d'être un non-japonais, d'appartenir à votre sol (qui est un pays sublime !), à votre société (qui est tellement passionnante !), à votre culture (si riche... comme vous avez de la chance d'être vous !). Bref, de la façon la plus exquise comme de la plus brutale (il y a quand même quelques imbéciles racistes dans le tas, comme partout), vous êtes sans arrêt renvoyé dans les cordes, à votre statut d'étranger. L'intégration au Japon est mille fois plus contrariée que dans un pays comme la France (vous imaginez...). Ce n'est pas plus gênant que cela quand vous êtes Français et que vous venez pour quelques mois, mais quand vous êtes immigré Coréen de la troisième génération, ça commence à bien faire.
Aussi, il y a une subtilité de taille quand on vit au Japon et notamment quand on travaille dans une structure japonaise, l'entreprise étant le paroxysme des jeux de pouvoir et des conflits humains de façon générale : on est à la fois soumis aux même règles que tout le monde, sans jamais faire totalement partie du groupe, parce que c'est comme ça, on sera toujours un étranger, même parfaitement bilingue, même parfaitement renseigné. Et c'est ainsi que dans une grande entreprise japonaise classique, quand on est un nouveau venu, on ne fait pas ce à quoi on est bon, mais les tâches qu'on vous assigne. L'occidental aura l'impression de gâcher ses talents et de faire du mal à l'équipe, mais au Japon, il est nécessaire d'une part d'apprendre peu à peu à tout faire dans l'entreprise, et d'autre part d'oublier un peu ses penchants personnels pour servir le groupe là où il en a besoin. On ne créé pas non plus de liens avec des supérieurs en passant par dessus ses aînés et ses responsables direct. C'est afficher un profond mépris pour tout le système, qui repose sur la valorisation de l'expérience et l'intégration chronologique. Interdiction de brûler les étapes, on ne vous loupera pas si vous ne restez pas à votre place.En Occident, les individus font comme bon leur semble, et il ne nous viendrait pas à l'idée que nous sommes en train d'insulter qui que ce soit en se trouvant des affinités avec un N+2. Sauf que votre N+1, quand il est japonais, enrage de vous voir ainsi mépriser le maillon qu'il représente.
Bref, la meilleure volonté du monde n'y suffit pas. Pour vivre au Japon, y rester plus de quinze jours, cela demande beaucoup d'efforts et de prise sur soi.
Je vous recommande le livre "Fuji Nostalgie", de Sara Becker, qui au delà de son intérêt narratif (enquête sur une mort suspecte...) dépeint deux approches du Japon par deux Américains aux regards différents : une femme, japonisante, très au fait de la culture locale, qui vit très bien et avec beaucoup de lucidité son séjour au Japon; et un homme, incapable de sortir de lui-même, qui le vit comme un enfer. Et pourtant le Japon n'est pas le paradis des féministes.
En un mot, préparez-vous aux plus grands délices, mais aussi à vendre chèrement votre peau.

1 février 2009

France loves manga

フランスは漫画が大好き !france_autre_pays
日本の後で、漫画を読むのが好きな国はフランスです。びっくりしないで !


French people read over 13 million manga every year (2006 survey). We are the first manga-readers in the world after their mother-country, Japan; France alone reads more manga than the USA as a whole.

In addition, French manga/anime/j-pop culture festivals are more popular, numerous and thrilling every year, appealling to people all over Europe, like "Japan Expo" (every July in Paris).


There are many reasons for the French public to love and support the spread of Japanese manga, despite of the estrangement of our nations and historic cultures.


First, the comic strips culture is very developped in France, as a result of a long tradition of written and painted japan_expo_paris_20088caricatures ; we share this culture with Belgium through the use of French language and various associations between French and Belgian authors of what we call "bande-dessinee franco-belge". The famous Festival of Bande Dessinee at Angouleme, every year, reveals our comittement in this art. Probably, our BD opened the way for the success of Japanese manga in France.

Then, it seems that the French have always been fascinated by the Japanese pictures since they discover it. Manga are just the continuation of our esthetic coup-de-foudre for the Japanese pictural arts, when we fell in love with Japanese paintings which inspired the movement of "Japonisme" around 1880 in France.


Finally, for the current generation of young adults like me, the esthetic of mange is deeply nostalgic because our childhood has been striken by Japanese anime which were broadcasted on TV when we were kids. While our parents, and the media in general, warmly criticized the unusual graphic style (thougher than round, sweet pictures made in Disney studios) and the violence of a few anime (not originally devised for kids in Japan...), my generation discovered with new eyes a whole little world, definitely exotic despite of the poor French version, where students wore uniforms, were driven by their passion, ate rice with shopsticks, lived in funny little town full of stairs and hot springs and always, always wore slippers at home. Growing up, we learnt that the little world of anime was a representation of a true and far-away country called Japan, and we naturally wanted to learn more about it.
This is how the kids born in the 70's and the 80's became the first fans of Japanese manga in the world. My former classmates' older brothers and sisters created the French manga boom and transmited their passion to their own kids.

 

As a result, the general public's raise of awareness about manga tonkambegan in the 1990's, with the publication of Akira (K. Otomo) by Glenat Editions. The same company then published the original manga of the anime that the French watched on TV when they were children, such as City Hunter, Dragon Ball, Ranma 1/2... And the French public could finally discover the true names of the protagonists, which had been turned into American names in the French versions of anime (for instance, City Hunter's Ryu is well-known as Nicky Larson in France, which is now considered as deeply ridiculous). Finally other Edition groups such as Dargaud (Kana collection) or Casterman developped their offer of manga, focusing on high-quality authors as J. Taniguchi. In 1995, two specialized companies were born to distribute manga only : Samourai Editions and Tonkam, which quickly became our first manga provider, and which had the good idea to keep the Japanese way of reading. Actually, the conversion into European way of reading was very expensive and disturbing for the readers, because some pages were very difficult to change (heart always has to be in the left side for example).

In 1996, the great magazine Animeland appeared in France, proposing news about the publications in France andsentai_school in Japan, cultural articles about j-pop cultures, information about manga, anime, video games...  Later,  Coyote  mag offered original manga-style pages including the very famous Sentai School by Cardona & Torta, a comic parody of the Japanese students-heroes stories, with many hidden (or not) references to the manga culture. The French manga hit in 2007 was Naruto, with 220 000 manga sold.

coyote_29In opposite with Japan, we don't have any prepublication system so we buy manga directly. The main inconvenient is that fans have to wait the next book a long time. Nevertheless, it also let us free to judge a manga for the content itself and not for the category it is supposed to target ; so, in France, many boys read shojo as well as shonen style, and many girls are attracted by shonen manga too.
 
Though, you should know that the same manga costs 3,50€ in Japan, and at least 6 or 7€ in France... so our interest could increase again with better politics of distribution ! ;)

As you can see, manga is going to be part of the French culture too. Our main problem is to know if it is better to say "le manga" ou "la manga"... boy or girl ? Please, Japanese people, help us to find the gender of manga !

 

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