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Noemi Noemi
4 mars 2013

Des avantages incompressibles de la colocation

A Tokyo, à moins de débarquer dans des conditions d'expats, ce qui n'est pas le cas de tout le monde, se loger est une aventure intéressante. Pour ceux qui sont arrivés déjà allergiques à la banlieue, à ses temps de transport et au manque de flexibilité horaire qui en découle, il est hors de question d'aller se nicher à la périphérie du déjà vaste coeur de la capitale nippone ; le problème, c'est qu'à l'intérieur de la ligne Yamanote ou à proximité, on paye une fortune des placards équipés d'une douche. Pour avoir un minimum d'espace vital sans y laisser un rein, il faut malheureusement s'éloigner - ce qu'acceptent en général de bon coeur de faire les étrangers de province, plutôt ravis de s'éloigner de la cohue tokyoïte ; en somme, ceux qui comme moi s'accrochent comme des sangsues à l'idée de "centre" sont bien souvent des banlieusards traumatisés par toute une vie de RER. En un mot, vivre un peu loin pour un rapport surface/loyer convenable (on ne dira pas "avantageux", ce serait mentir), ou vivre au coeur de Tokyo dans un clapier à poules hors de prix, il faut choisir. Et puis il y a la dernière option: la colocation. Là, c'est sa royale intimité qu'on sacrifie à l'autel du dieu Logement; mais pour peu que vous tombiez sur la bonne coloc', votre bonheur est fait.

L'été dernier, j'ai décidé de tenter l'expérience, en m'apprêtant à devoir un peu serrer les dents. Je me suis installée avec trois Japonaises à la suite d'un Français qui quittait sa chambrette. Je ne connaissais aucune de mes roomies, lesquelles travaillaient toutes dans la même entreprise, et j'appréhendais de ne jamais me sentir chez moi dans cette grande maison déjà toute imprgnée de leurs petites habitudes. Naturellement, mon nouveau foyer comportait bien des avantages : salle de bain immense, grande cuisine toute équipée, factures mensuelles collectées et divisées par les soins de la fille de la maison, tours de ménage permettant d'en faire le minimum tout en évoluant dans un espace toujours correctement rangé et propre... et possibilité de claquer la porte à tout moment, sans tous les frais et la paperasse qui accompagnent normalement le fait d'habiter quelque part au Japon. Liberté, liberté chérie.

6 mois plus tard, il est limpide que je suis une sacrée petite veinarde. Non seulement je me sens parfaitement chez moi parmi mes colocataires, mais en plus, j'y ai largement gagné en sérénité, en chaleur humaine et en amusement au quotidien. Les fêtes et les dîners entre amis se succèdent dans notre grand salon, permettant de voir en permanence de nouvelles têtes et de voir se déployer toute une gamme de talents culinaires. Un jeu de chaises musicales plus tard, et un roomate en a remplacé une, apportant dans ses bagages la touche finale pour faire de la maison partagée une colocation d'exception: un piano. C'est ce qui s'appelle une intégration réussie, mes amis.

Dimanche par ci, Samedi par là

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Le tout cuisiné maison. Ouais, ouais.

 

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