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Noemi Noemi

15 février 2014

Snow must go on

This is the second snowy week-end in Tokyo this month. Pretty rare. With 30 cm snow and more on the street, making your way in Tokyo became the fanciest local Olympic discipline. A new kind of triathlon including diving, skiing, and jumping to reach your final destination. I can't belive that last year, I was admiring the plum tree blossoms (ume) wearing a light spring jacket.

Plum tree blossoms flowering in the snow

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Arriving at Yoyogi park, the landscape really turns into an ice field.

If a seal shows up, I wouldn't be surprised.

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Meiji-jingu under the snow

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And now the snow-woman needs a warm break. What is better than creamy ginger chai tea latte and banana cake to survive in winter?

What else?

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Winterly yours.

 

 

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8 février 2014

A study in white

Since I moved to Japan, it has been snowing once every year in Tokyo. But this time is the heavier, thicker snow I have ever experienced in the capital. All the city fell into a silky, silent sleep, except for the crows which are noisily expressing  their disagreement with the climate.

At Eifukucho, a few stops away from Shibuya on the Inokashira line, the landscape looks just like a fairy tale.

Enchanted Eifukucho

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Snow turns your neighborhood into an unusual place. The flows, the irregularities of the urban landscape disappear under the purity of the frozen coat.

My freezing street

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There's nothing like snow to make you genuinely happy like a kid. I had my content of white and frozen beauty for this year.

From Snow-White, with love

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 And don't catch a cold!

 

 

29 janvier 2014

Ce n'est que pour les grands enfants

On pourrait croire, tous joyeusement pris dans les mailles de la mondialisation que nous sommes, que les "promesses produits" sont foncièrement équivalentes de part et d'autre du globe. Normalement, ainsi que la publicité ne cesse de nous le rappeler, nous aspirons tous à être jeunes et beaux, à vivre dans une grande maison entourés de visages souriants, et à jouir avec délice des ressources de la modernité tout en restant connecté aux vraies valeurs. Et pour atteindre ce but rêvé, il nous faudrait consommer tel ou tel produit au passage. Puisque les mêmes marques exhibent les mêmes marchandises d'un bout à l'autre du monde, il est normal de s'attendre à l'exaltation du même style de vie, des mêmes ambitions, de la même esthétique au Japon comme ailleurs. Et pourtant, les promesses produits diffusées dans l'archipel ne cessent de me surprendre. Après la promotion de la "japonitude", permettez-moi de partager ma perplexité et mon désarroi de fille de l'Ouest face à un autre grand classique de la pub nippone :

"大人の..." (otona no...) ; « Pour adulte ».

大人のりんご : Du jus de pomme pour adulte

(ou jus de pomme de l'adulte, ou jus de pomme des adultes)

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Pour adulte : en Occident, l’expression a le don de faire grimper la température de deux degrés de toute personne normalement constituée. Corps dénudés, poses lascives, chuchotements suggestifs ; le monde réservé aux adultes est celui des fantasmes, et de la possibilité de leur réalisation.

Un film « pour adultes » promet des scènes coquines.

Un livre « pour adultes » présage un parti-pris érotique.

Un magasin « pour adultes » évoque des marchandises destinées à donner du plaisir.

Un jeu « pour adultes » laisse entendre qu’il vaut mieux venir avec quelques préservatifs en poche.

Qu’est-ce qui définit un adulte, chez nous autres les héritiers des Grecs et des Romains ? La libido assumée. La sexualité cultivée. La recherche du plaisir.

... Mais pas Japon. Jugez plutôt.

大人のチーズ。Le fromage pour adulte

(ou fromage de l’adulte)

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Le fromage pour adulte. Je vous arrête tout de suite, ça ne veux pas dire qu’on finira la soirée tous à poil dans le reblochon fondu. Enfin en tout cas ce n’est pas la promesse produit, après, je ne sais pas ce qui se passe chez les gens, mais c'est une autre histoire.

Vous n’avez pas idée du nombre de produits ou de services pour lesquels le publicitaire japonais utilise l’argument « pour adulte ». Et le plus souvent il n’a rien de sexuel là dedans.

 Non, les produits ci-dessous ne contiennent pas de viagra.

Chocolat pour adulte

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Guide des sakura pour adulte

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La gym pour adulte

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Le rock pour adulte

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Les coupes de cheveux pour adulte

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Les sauces et mayonnaises pour adulte

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Le voyage pour adulte

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Les kitkat pour adulte

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Il faut savoir qu'en japonais, le mot adulte 大人(otona) s’écrit avec le caractère de la grandeur accolé à celui de la personne. L’adulte est tout bêtement une grande personne. Mais le même mot, prononcé だいじん(daijin), signifie « personne remarquable », dans le sens de l’anglais great man ; ou même « géant ». Il y a donc une idée de grandeur morale, aussi, au cœur du mot. Qualifier une personne d’adulte est très laudatif, d’où son utilisation en publicité, où il n’est jamais inutile de passer un peu de pommade à l’acheteur potentiel. Mais ça va plus loin : la publicité japonaise ne cesse de faire appel à un certain imaginaire du monde adulte.

Etre un adulte, ou passer pour un adulte au Japon, hé bien ça fait rêver. Etrange pour nous autres qui envisageons surtout le passage à l'age adulte comme la fin de l'insouciance. Un adulte, c'est un type qui travaille et qui paye ses impôts, qui a des problèmes de voiture, qui doit faire du jogging car il commence à s'empater et à qui les démarcheurs téléphoniques proposent de changer son lave-vaisselle avant la fin de l'année. Etre un adulte, ce n'est pas très glamour. Etre un enfant est fantastique : on fait du vélo, des cabanes dans les arbres, on a une imagination débordante et l'amitié indéfectible de notre chien Fido suffit à nous combler de bonheur. Etre un ado est complexe, mais prometteur : on apprend à se rebeller en écoutant du rock et en s'entichant d'un camarade de classe que désapprouve nos parents, on fait ses premières expériences, on a la pureté de notre côté. Etre un jeune est jouissif : on est libre, on est visionnaire, on a le sentiment que le monde nous appartient. Mais être un adulte, bon, ça a ce côté raisonnable et rangé qui ne fait pas vendre beaucoup de savonnettes. Je n'ai jamais vu une publicité qui essayait de me séduire à coups de "pour nous, les adultes".

Mais au Japon, être un adulte est un concept fantastique. Cela veut dire être financièrement indépendant, avoir un job et son propre appartement, cesser de devoir rendre des comptes à la planète entière et être enfin en mesure de s'écouter soi-même un minimum. Etre un adulte, c'est prendre sa vie en main. Le 大人の味 (otona no aji, le goût adulte), c'est le monde des saveurs corsées, du café, du tabac, du vin, des liqueurs ; c'est l'amer qui prend le dessus sur l'acidulé ; ce sont ces odeurs et ces goûts qui nécessitent un palais un peu aguerri pour pouvoir les savourer. Dans la 大人の生活 (otona no seikatsu, la vie d’adulte), on s'offre enfin de la qualité ; on recherche après le travail les petits bars aux décors sobres et efficaces ; on écoute du jazz dans son salon enfin meublé avec goût, en sirotant un verre de Chardonnay. Les Japonais deviennent des adultes lorsqu'ils s'extraient enfin du monde rose et infantilisant du kawaii pour pénétrer d'un pas sûr dans l'univers du kakkoii.

"Ces choses que je veux faire une fois adulte"

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Pour comprendre ce qui a de si palpitant à se projeter en tant qu'adulte au Japon, il faut bien se rendre compte du côté énorme bonbonnière rose que peut constituer la sphère consumériste dans ce pays. L’imagerie kitch tirée des manga vous poursuit où que vous alliez, et vous n’êtes jamais à l’abri du rose bonbon et des paillettes. En un mot, l’environnement commercial au Japon est assez fortement infantilisant.

On parle quand même de là où est né Hello Kitty, ne l'oublions pas

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Et même hors les boutiques, le Japon croule sous les gadgets, sous les icônes, sous les mascottes. Les petits nounours, les petits lapins collés partout vous poursuivent dans les rues, se terrent dans les emballages, se tapissent dans la moindre brochure, s’affichent jusque dans les contextes les plus inattendus. Lui, là, par exemple, c'est le symbole de la police de quartier. Avouez que ça inspire le respect. Je ne vous raconte pas si nos flics avaient la même.

Police japonaise, bonjour

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Du coup, on comprend que nos Japinouches arrivent parfois à saturation. Et se mettent à rêver de maturité.

Mais il y a un niveau supplémentaire d'explication de ce phénomène "d'adultisme" dans la publicité nippone, qui appartient au champ plus spécifiquement professionnel.

J'ai pu remarquer, lors de testing de produits innovants auprès des consommateurs japonais, que ces derniers avaient besoin, pour se sentir autorisés à donner leur avis personnel sur la nouveauté, de savoir si oui ou non le produit leur était destiné à la base. C'est à dire, est-ce que la marchandise avait été conçue pour les jeunes ou les moins jeunes, les étudiants ou les actifs, les femmes ou les hommes, etc. Cela m'a étonnée plus d'une fois car en Europe, les réactions toutes personnelles n'auraient pas attendu pour fuser ; à la question "achèteriez-vous ce produit ?", les gens répondent tout simplement ce qui leur chante. Mais les Japonais, eux, semblent avoir besoin de confirmer leur droit à la parole avant de l'exercer. Peut-être est-il décidemment bien pénible, pour ces héritiers du Confucianisme, de prendre une parole trop individuelle; peut-être est-il plus confortable pour eux de s'exprimer par le truchement de leur groupe, de leurs pairs, de leur catégorie. Ils sont donc très attachés à la "segmentation" - mot barbare pour désigner le positionnement marketing d'un produit selon la "cible" (exemple : homme de quarante ans et plus, cadre supérieur, revenu élevé).

Or, lorsqu'on veut ratisser large, quelle meilleure catégorie de consommateur que l'adulte ? Il englobe tout ce qui bénéficie d'un revenu, plus les adolescents qui veulent grandir plus vite. Il est donc très confortable de s'adresser à l'acheteur en tant qu'adulte, on peut difficilement se tromper.

Bref, à en juger par la quantité impressionnante de réclames qui tirent la corde de l'adultisme, la promesse produit est efficace, et n'est pas prête de se tarir.

Tout cela m'a fait penser à un des slogans les plus mythiques de l'histoire de la pub française, qui joue exactement sur le tableau inverse : Petit Ecolier, ce n'est que pour les enfants.

Comportez-vous en adulte, qu'ils disaient

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Qui sont les plus gamins, au final : ceux qui aspirent à jouer à l'adulte responsable, ou ceux qui prennent un malin plaisir à faire les mômes ? Je vous laisse trancher.

 

Condamnés pour toujours à la Liliputi

Ceux-ci rêvaient un jour de porter la moustache ;

Désespérés d'avoir fait l'erreur de grandir,

Ceux-là cherchaient en vain à revivre le tendre âge.

 

 

8 janvier 2014

Kyushu Safari

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In winter, Japanese grass has this unexpected yellow shade that you would spontaneously associate to hard sun and dry weather. Maybe this color is the reason why people thought of having an open-air zoo here, in Oita, for the nature looks a bit like savannah - except the cool wind, of course. Actually, the illusion was pretty good. It was amazing to see exotic animals in the middle of Kyushu, perfectly adapted to the landscape...

Guess where I am now ?

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Yes, this is Japan!

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I am not a specialist, but animals here seem cleaner, better fed and happier than in any other zoo I have visited. If it wasn't for the tourists feeding them vegetables from the bus, you could wonder if they feel any difference with their original surrounding.

Fancy legs

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Bigger and smaller animals living together

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But my favourite part was the kangaroo park. Have you ever touched a kangaroo? Its fur is the softest thing ever !

Keep calm and be a kangaroo

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"Hey, dude..."

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So phlegmatic

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There is all kind of animals in Japan...

6 janvier 2014

Fukuoka in winter

Two years ago, I visited Fukuoka, the main city of Southern Kyushu island, in October : the place was still smelling like summer, with its glowing seashore in the sunset, and its people walking the street late in the night. This time, I had a radically different glimpse of the city.

New Year sales celebrations

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Foxes dressed for winter

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Naked cherry trees around the castle's ruins

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Illuminations at Hakata station

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Sparkling Canal City

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Empty and quiet yatai (street booth)

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Never forget that tourism in Japan means... food, food, food, and food again !

Hakata ramen

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Meat and veggies of the yatai

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Seafood

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Fish eggs (here, ikura in paella)

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Sweets (OK, not typical, but still enjoyable ! Happy New Year!)

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But guess what, winter or not, there is still something you can expect from Fukuoka... Sun, baby !

Sunglasses on  Happy 2014, everyone!

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5 janvier 2014

Nagasaki the Cosmopolitan

For ages, I have wanted to go South until Nagasaki, the western port-city of Kyushu island. I'm happy to announce that my first resolution for 2014 has been to fulfill this wish.

Sadly famous world-wide for being the second and last city to date to have experienced a nuclear attack, Nagasaki is actually, just like Hiroshima, a very lively, bright and colourful city. Even if the memory of the atomic violence has not faded yet, the city seems determined to celebrate its history in a positive way. For a long time, Nagasaki has been one of the very few gates to Japan for the foreigners, espacially for Europeans. The old fisherman village became a meaningful town when the Portuguese tarders and missionaries settled there in the 16th Century; in the early 17th, the Dutch came too, and later the British. Strangely, in addition with their own economic interests, the Europeans also participated to the China-Japan business relations, when diplomatic matters were forbidding the two nations to communicate with each other.

Welcome to the cosmopolitan port of Nagasaki!

Sofuku-ji, a zen temple in Nagasaki

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One of the most famous landmark of Nagasaki is the Megane-bashi, with its double arch that makes like a pair of glasses. Build in 1634, ans still standing!

Megane-bashi, the "spectacles bridge"

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Because of the Portuguese and the Dutch communities who have been living there, Nagasaki is strangely ponctuated with pointed church roofs. It feels so weird to see their familiar and unexpected figures in the skyline...

Is it Japan here, really?

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On the top of Glover Garden hills, old Dutch mansions have been conserved in memory of these Europeans who decided to start a new life in Japan, in these old times when there were no phone, no internet, no plane to keep connected to your hometown. I'm always moved to discover the life of these pionneers who suceeded in make Japn adopt them, in such circomstances.

Glover Garden Dutch heritage

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The Portuguese preached two things in Japan : Christianism and castella (castillan cake). Well, the second grew definitely more popular than the first. Castella is a smooth, sweet sponge-cake, absolutely delicious with a cup of tea. It's funny because the recipe disappeared in Portugal, and is now the very best sweet speciality of Nagasaki.

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But as always when it deals with international Japanese cities, you can't deny the Chinese touch.

Nagasaki Chinatown

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Nagasaki Chinatown offers the most delicious street-food ever : kakuni-manju. So yummy I could have cried. Imagine a piece of meltingly soft braised pork, inside a tasty manju. Oh my, oh my.

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And now, the big show. I told you Nagasaki enjoys celebrating its roots; let me introduce the most Dutchy-dutchy place ever out of the Netherlands : Huis ten Bosch, the mini-Holland, an enchanted world of tulip, mills and gouda cheese!

Huis ten Bosch, Deutch paradise

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That's all for today! Don't miss the chance to go Nagasaki if you can. Some places have this ability to make you feel alive...

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4 janvier 2014

Hell yeah! - Beppu's smoking hells

What is your definition of hell? Spending your priceless lifetime to perform unpleasant tasks, to stay alive ? Oops, no, they call that "work". Restlessly pursuing illusions, hopelessly expecting to find your soul sister on earth ? Nope, this is "love". But let's get back to a more traditionnal image of hell : steaming rocks, burning lakes, sulfur mists all around, thunder noises coming from the depth of the ground... In Oita, Kyushu, there is a place called Beppu, where you can visit eight different hells. The Japanese volcanos, which also make sweet and relaxing hot spring bath, are responsible for these "curiosities" of nature. There you can feel the power of Earth ! Let me show the way through hell...

The way to hell : Oita volcanic region

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When you get close to Beppu accross the countryside, the lanscapes start to steam. Rivers are steaming, rocks are steaming, and so do the watercourses and the fields. Everywhere under your feet, the power of volcano is boiling.

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The hells are now divided into eight touristic venues, also featuring exotic animals like hippo, flamingo or crocodiles, apparently very happy to rest in the natural hot waters. I have to say I had another vision of hell, but anyway. Let me show you the parts I prefered.

Hell, no. Come on. Let's be serious.

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Umi-jikoku : the sea hell

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With its 98° blue steaming waters, Umi-jikoku is from far the most beautiful hell ever. What is impossible to describe is the strong smell of rotten eggs (sulfur, actually) lingering around. You can also small real eggs, because boiling it directly in the pool is so much fun, isn't it.

Hard eggs on the way

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Umi-jikoku is partly covered with water lilys and large leaves that can bear more than 20 kilos. If you dare, you can put your baby on it.

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Oniishibozu-jikoku : the mud bubbles hell

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This is the clay in the ground that gives to this hell this very special white color. After umi-jikoku, I found this hell the most impressive.

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Yama-jikoku : the mountain hell

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Kamado-jikoku : the "cooking pot"

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Pretty, isn't it ? It's a pity it's really too hot to take a bath...

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... but a foot-bath will go !

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Shiraike-jikoku : the white pond hell

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Chinoike-jikoku : the blood pond hell

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Exotic looking plants enjoying the micro-climate...

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Your Eurydice, a bit drunk with sulfur steams

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Tatsumaki-jikoku : the geyser hell

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This last hell geyser is bursting every 40 minutes with a real devilish sound.

Did you enjoy the visit ? Next time, let's go and see a bit of heaven, for a change !

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28 décembre 2013

My favourite things (Red Leitmotiv)

Raindrops on roses and whiskers on kittens, Bright copper kettles and warm woolen mittens, Brown paper packages tied up with strings
These are a few of my favorite things

Cream colored ponies and crisp apple streudels, Doorbells and sleigh bells and schnitzel with noodles, Wild geese that fly with the moon on their wings
These are a few of my favorite things

Girls in white dresses with blue satin sashes, Snowflakes that stay on my nose and eyelashes, Silver white winters that melt into springs
These are a few of my favorite things

When the dog bites, When the bee stings, When I'm feeling sad, I simply remember my favorite things, And then I don't feel so bad!

Mumm champagne for two, pretty cups and bubbles

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Home-made dinner at the light of the candles

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Reindeers figures flying in the night wind , These are a few of my favourite things

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Korean Chorus singing Christmas Carols

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Full orchestra on the stage for the encore

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Pure angel voices moving me to tears, These are a few of my favourite things

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When the dog bites, When the bee stings, When I'm feeling sad, I simply remember my favorite things

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And then I don't feel so bad!

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Blowing red kisses.

Lots of love

23 décembre 2013

Holly Night - Christmas Illuminations in Tokyo

Let's face it : Christmas in Tokyo just can't compete with Christmas at home. Japan is not a Christian country, so there is no suprise. Despite the overdose of Christmas songs in the shops, the so-called crhistmas menus in the restaurants, and the girls wearing red and white mini-skirts on the street, will, it dosn't feel the same. December 25th will be a noraml busy day, and all the snowy decoration will disappear in a blink at the end of the day. Fortunately, illuminations can save the night - if you don't go during week-ends or rushing hours : yesterday, it was a two-hour queue in the cold wind just to have a look at Roppongi Midtown Christmas lights. Ah, Japan.

An ocean of blue lights at Shiodome

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A red and gold light cone at Roppongi Hills

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Christmas inside

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Stags and mooses are the ultimate stars this year (Maison du Chocolat)

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Cosmic Christmas lights at Roppongi Midtown

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Christmas Love

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Wish you all a Merry Christmas !

 

9 décembre 2013

Rhinite Nationale

Bien le bonjour, ô pèlerin de l’Internet égaré dans ces pages. C’est bien de l’honneur que tu me fais de t’intéresser à mes mémoires. Aujourd’hui, nous allons parler de cette bonimenterie cet art noble qu’est la publicité.

Il n’est pas rare, dans la réclame japonaise, de se trouver confronté à une drôle de formulation qui, quand on n’est pas habitué, peut laisser un tantinet pantois. Il s’agit de l’insistance sur la « japonicité » des choses.

Naturellement, dans le cas de produits typiquement locaux, l’épithète « japonais » se comprend parfaitement. Quoi de plus normal que de vanter le thé japonais, le riz japonais, la technologie japonaise, les voitures japonaises, les masques en papier japonais, les washlet japonais, et même les cosmétiques ou les chaussures ou le papier absorbant japonais, du moment que ces derniers héritent bel et bien d’un savoir-faire, d’une tradition ou d’un usage particulier à l’archipel, ou bien qu’on souhaite simplement en exhaler « l’esprit » particulièrement nippon. Soit. C’est de bonne guerre. Aller titiller la tendance à la préférence nationale du consommateur est une méthode promotionnelle comme une autre.

 

 Machin-truc japonais. Ici, le qualificatif est amplement justifié.

 

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Là où l’Occidental de base reste un peu perplexe, c’est quand le référent de la « japonicité » exaltée par la pub en question n’a absolument rien de japonais - ni rien de toute autre nationalité d'ailleurs.

Exemple :

日本の風邪には、XXXです。

Contre le rhume japonais : prenez le médicament XXX.

Autre traduction possible : Contre le rhume au Japon, prenez le médicament XXX.

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Là, potentiellement, le spectateur étranger mal averti s’étouffe avec son cappuccino du matin. Le rhume japonais ?? Qu’est-ce donc encore que cette saleté-là ? La grippe aviaire aurait-elle muté au pays du Soleil Levant ? Pas étonnant, avec de telles concentrations de population, l’Asie est vraiment le paradis des épidémies virulentes. Maintenant que j’y pense, la fameuse encéphalite japonaise, ce ne serait pas un peu la même chose, par hasard ? Que je regarde sur wikipédia… « maladie très fréquente en Extrême Orient », bla bla bla… « transmise par les moustiques, les oiseaux et les porcs », bim, les poulets ont encore frappé. Ce serait donc un virus local, mais bon sang j’y songe, les Japonais sont sûrement vaccinés, mais pas moi ! Il faut que je vérifie mon carnet de santé. Fichtre, mon assurance ne paiera jamais si je finis à l’hôpital pour une stupide encéphalite japonaise. Mais où diable ai-je rangé mon carnet de santé ??...

 … Que l’expat angoissé modère ses pulsions hypocondriaques : le rhume en question n’a rien de particulier. Il ne s’agit que de la bonne crève habituelle, à base de nez qui coule, de glaires et de toux ; le genre de nuisance qui vous gâche cordialement l’existence en hiver mais qui n’est nullement dangereux ni spécialement… japonais.

 Non, les bacilles du rhume au Japon n’envahissent pas les bronches de leurs victimes en jouant du shamisen. Non, les Japonais atteints ne postillonnent pas de la sauce soja. Non, il n’y a pas la moindre différence entre la grosseur de nos ganglions, ou la longévité de nos paquets de mouchoirs. Mêmes symptômes, même punition : que ce soit dans les causes ou dans les effets, le rhume au Japon est ni plus ni moins une bonne rhinopharyngite des familles. Et un Japonais enrhumé, ça a la même sale gueule que n’importe qui, je vous rassure.

Mais alors, me direz-vous car vous avez de la suite dans les idées, pourquoi, s’il ne s’agit là que d’un rhume lambda, parler de « rhume japonais », ou de « rhume au Japon », comme s’il s’agissait d’un phénomène bien particulier ? Avouez que ça crée un tantinet la confusion.

Cela sous-entend que le rhume japonais n’est pas n’importe quel rhume.

Cela sous-entend que les Japonais ne vivent pas l’expérience du rhume comme tout-un-chacun.

Cela sous-entend qu’à rhume particulier, il faut remède particulier aussi.

Cela sous-entend bien des choses. Ce message pourtant on ne peut plus concis est bourré de sous-entendus. Admirez la puissance du marketing.

Il n’y a pas la moindre raison scientifique pour qu’on qualifie le rhume en question de japonais ou spécifique au Japon. Mais il y a de profondes « raisons irrationnelles », si vous me passez l’expression.

Il se trouve que les Japonais sont immédiatement, inconditionnellement et irrationnellement rassurés lorsqu’on leur garantit que les choses ont été faites pour eux, à leur mesure, à leur taille. Or, pour vendre des produits, notamment pharmaceutiques (même aussi bénins que du paracétamol allégé mâtiné d’arôme artificiel d’eucalyptus), il est toujours bon que le consommateur se sente rassuré.

Préciser que le médicament XXX est LA réponse adéquate au rhume japonais, c’est induire que le rhume chez les Japonais est une chose tout à fait subtile – comme tout ce que font les Japonais d’ailleurs. Les Japonais sont des êtres complexes, renfermés, introvertis, impénétrables, et il y a fort à parier que leurs bactéries aussi. On ne lit pas le cœur ni les résultats de virologie d’un Japonais si facilement, dites.

Et donc, à maux subtils, remèdes subtils il faut.

En proclamant sa capacité à répondre au rhume japonais, XXX instille l’idée de sécurité, de qualité, de dosage parfait, de respect optimal de la constitution physique japonaise tout spécifiquement. Il désamorce l’idée que les pastilles pourraient avoir été fabriquées dans un obscur laboratoire chinois aux normes hygiéniques douteuses (et éviter ainsi que le consommateur souffreteux recherche avec trop de zèle la mention « made in » sur le paquet). Il insinue que les étrangers, avec leur grande taille et leur façon de croquer sauvagement dans les pommes à pleines dents, ont certainement besoin de doses de cheval lorsqu’ils ont un rhume ; mais XXX, lui, s’adresse au corps japonais dans toute sa délicatesse et sa complexité propre. Il s’agit de LA bonne molécule, dans LA proportion adéquate, le tout présenté dans LE bon emballage à ouverture facile adapté aux phalanges nippones.

Et puis, positionner XXX comme le remède au rhume japonais permet aussi d’évacuer les suspicions par rapport à tout le reste : peu importe si vous êtes une fillette de 40 kilos qui a pris froid car vous grelottez tout l’hiver dans votre uniforme scolaire, lequel consiste en une mini-jupe et des chaussettes montantes à mi-mollet, ou un chauffeur routier sous-vitaminé perfusé aux ramen instantanés, malade de n’avoir pas touché à un seul légume frais depuis des semaines. Peu importe si vous avez chopé la crève à force de surchauffage au bureau ou de courants-d’air vicieux à la maison. Cela n’a plus d’importance : vous êtes japonais, oui ou non ? Bon, hé bien alors XXX est la solution à tous vos maux. C’est aussi simple que ça.

Ah, qu’il doit être doux d’appartenir à un peuple si intimement convaincu de sa spécificité qu’il suffise de prononcer son nom pour qu’aussitôt les doutes s’effondrent, les méfiances s’évanouissent, les hésitations passent, les interrogations trépassent. Qu’il doit être doux de se dire : je suis Japonais, cette chose a été conçue pour des Japonais par des Japonais et de façon japonaise ; elle va donc me rendre sain et heureux.

On les envierait presque, dites-donc.

Ce qui est amusant, c’est d’imaginer le même procédé en France, juste pour voir.

Contre le rhume français, prenez YYY.

(Pour un meilleur effet, prononcer « frânçais » avec la voix nasillarde et emphatique des anciens bulletins d’information télévisés.)

Croyez-vous que les Français seraient une seule seconde rassurés, ou réconfortés par un tel slogan publicitaire ? Que nenni.

Déjà, la formulation plongerait le public dans un abîme de perplexité.

Le rhume français ? Ben voilà autre chose. En quoi diable le rhume, cet éternel compagnon des hivers dans tout l’hémisphère nord, serait-il précisément français ? Un obscur microbe de nos terroirs aurait-il muté, dopé par les moisissures de nos caves à fromages ? Parce qu’il faudrait au moins ça pour le qualifier de « français », le rhume.

Pour autant qu’un Français sache, un rhume, c’est un rhume, qu’on soit adepte du jambon-beurre, du kebab ou du poulet korma. Cela n’a aucun sens pour nous d’aller accoler à cette saloperie universelle une appartenance nationale. Un rhume, c’est un nez qui coule, des poumons qui toussent, un goût désagréable dans la bouche et une envie de rester sous la couette toute la journée, basta. On l’attrape forcément tous tôt ou tard, qu’on soit joueur de cornemuse ou moine bouddhiste. A la limite, on peut concevoir que nous ne le vivions pas tous de la même façon, le rhume ; que certains le portent plutôt bien, le bout du nez rose et la voix à peine voilée, tandis que d’autres ont l’impression d’avoir pris un coup d’enclume dans le carafon. Il y a peut être autant de rhumes que d’individus, on veut bien le reconnaitre. Nous sommes en mesure d’admettre, disons, l’expérience toute individuelle du rhume. Mais à l’échelle nationale, là, ça nous dépasse.

A quoi pourrait bien ressembler un « rhume français » ? Serait-ce un rhume qui fait râler, un rhume qui rend dépendant au vin rouge, un rhume qui porte le béret ? Non, vraiment, nous ne voyons pas. Et si un rhume typiquement français sévissait dans notre beau pays, nos amis les étrangers y seraient-ils également soumis ? Ou bien ce serait comme pour les élections, on ferait une différence ? Un Vietnamien de passage en France qui chopperait le rhume français devrait-il être soigné par YYY, lui aussi, ou bien faudrait-il absolument lui donner un médicament de chez lui ? Que de dilemmes dans les pharmacies, que de casse-tête au sein des ménages. Et pour les enfants métisses ? On fait comment ?

Non seulement le peuple de France ne comprendrait pas du tout de quoi on parle, mais une bonne partie des ressortissants ressentirait probablement un certain malaise. Après le rhume français, à quoi faudrait-il s’attendre ? A la migraine française, au cancer français ? Au sang français ?... En nous mettant dans une catégorie à part, nous voyons nous déployer devant nous le toboggan des cloisonnements, jusqu’à faire du peuple français une entité à part, strictement définie par un ensemble de critères physiques entre autres, et donc foncièrement exclusive. Une idée pas bien gênante quand on est japonais, héritier d’une conception fermée de son identité, mais plutôt embarrassante pour d’autres.

Alors quoi, on aurait donc un rhume français digne d’attention, contre lequel on aurait développé des antidotes, pour lequel on dépenserait des millions en campagne de publicité ; et à côté de ça, les autres nationalités devraient le résoudre à peler du nez en enrichissant les actionnaires de Kleenex ? Sympa. C’est beau, la France, tiens.

Pour parler clairement, en sous-titre de la phrase « Contre le rhume français… », on verrait forcément se dessiner en creux : « Et puis pour les autres, hé bien vous pouvez crever, bonne journée. »

Ce qui est à peu près ce que la pub japonaise semble nous dire aussi, à nous les non-Japonais qui n’avons pas le rhume japonais, vous noterez.

A leur décharge, les Japonais ne sont pas seulement accros à la spécificité nationale en matière de consommation. Le même besoin effréné de catégorisation apparaît à d’autres niveaux de la segmentation marketing.

Par exemple, si vous lancez sur le marché japonais un produit suffisamment original pour ne pas se classer de lui-même dans la case d’une marchandise existante, et que vous menez une opération test pour prendre la température de l’intérêt qu’il suscite, vous serez surpris par la réaction du public. Vous, vous serez venu pour savoir si votre produit plaît, si les gens seront enclins à l’acheter, et sinon pourquoi. Mais au lieu de récolter des opinions, vous serez submergé par la grande et suprême question qui semble tarauder l’acheteur potentiel nippon : « Pour qui est fait ce produit, exactement ? ».

Mais, pour tout le monde, vous semble-t-il. Pour tout le monde que ça intéresse. Naturellement, nous avons un cahier des charges, et nous avons pensé à une cible de tel âge, de tel sexe, ayant tel type de vie, mais ce n’est pas l’objet du test ; le test, c’est de recueillir les avis des gens, alors donnez-moi votre avis. A vous de me dire si en tant que jeune, en tant que vieux, en tant qu’employé ou que retraité, en tant que fille ou que garçon, cela vous intéresse ou non. Dites-moi votre ressenti personnel, et c’est moi qui ferai les statistiques.

Mais non. Dubitatif et troublé, votre testeur se gardera bien d’émettre un commentaire personnel. Que voulez-vous, il n’est pas sûr d’être légitime pour juger.

En revanche, si vous l’assurez que ce produit a été conçu en direction des quinquagénaires masculins travaillant dans le tertiaire et amateurs de pizza à l’ananas, et que le monsieur répond justement à ces critères, alors il sera ravi de confirmer ou d’infirmer l’utilité réelle de la camelote en ce qui le concerne.

C’est effrayant comme ça a l’air tellement plus aisé pour eux de s’affirmer en tant que membre d’un groupe, et avec quel confort ils accueillent les choses s’ils ont l’assurance qu’elles sont adaptées à leur catégorie d’individus. On comprend la brillante stratégie de XXX.

Esprit scientifique oblige, histoire de vérifier par moi-même si XXX soignait le rhume japonais pour tout le monde, ou bien si comme je le subodorais, la publicité en question flattait sans vergogne la fibre nationaliste japonaise, je me suis rendue dans une pharmacie et j’ai demandé un médicament contre le rhume japonais. Le monsieur du drugstore m’a fait répéter deux fois, ébahi. Puis, en se grattant la tête, il m’a demandé mes symptômes. Je me suis plainte d’un mal de gorge et d’un nez bouché. Il m’a alors recommandé des cachets qui n’étaient pas de la marque XXX. J’ai alors insisté sur le fait que j’avais attrapé mon rhume à Tokyo et qu’il ne s’agissait pas de n’importe quel rhume, mais d’un rhume japonais. Timidement, mon interlocuteur m’a fait savoir qu’il ne connaissait pas la différence entre un rhume japonais et un rhume non-japonais. Ces médicaments là devaient faire l’affaire. Un peu rassérénée, j’achetai un paquet de pastilles citronnées, heureuse de constater que tous les Japonais n’étaient pas définitivement allergiques à l’idée d’appartenance au reste de l’humanité.

Mais en me tendant mon achat, le pharmacien m’affirma avec aplomb, tout sourire :

« De toute façon, comme vous n’êtes pas japonaise, vous ne risquez rien. Vous avez votre rhume habituel, n’est-ce pas. »

Pour résumer, la certitude scientifique que ma crève est exactement la même que ma voisine nippone n’a pas tenu trois minutes face à l’irrésistible tentation de croire qu’en cela aussi, les Japonais étaient bel et bien différents du reste du monde.

J'ai envie de vous dire :

« Contre le singularisme forcené japonais, prenez éventuellement un bol d’air. »

 ...

Vous aurez beau nous dire : les hommes sont tous les mêmes

Nous parler transfusion, genre humain, ADN

Sans relâche, nous ne cesserons de vous faire voir

Toutes nos raisons de croire que vous êtes bizarre.

 

 

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