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Noemi Noemi
11 février 2009

Through the eyes of Lafcadio Hearn

Follow Mr Lafcadio Hearn, one of the first Citizen of the World, who discovers the late XIX Century archipelago.

Sublime immersion dans l'archipel de la fin du 19ème siècle sur les pas de Lafcadio Hearn, un des premiers "Citoyen du Monde". Surprise : le monde entier a changé, mais les notes du voyageur ressemblent comme deux gouttes d'eau à nos impressions du troisième millénaire...

Il écrit en 1890. Il y a presque 120 ans. Il avance dans un Japon à peine industrialisé, artisanal, mal Lafcadio_Hearnconnu des quelques étrangers qui s’y sont installés ; il joue les pionniers en pousse-pousse, il parvient à se faire inviter au creux de temples où jamais aucun occidental n’a été toléré… Et pourtant, ses impressions concorderaient parfaitement avec celles d’un voyageur de 2008, de façon si troublante que l’on finit par entrevoir, en creux de ce recroisement presque trop exact pour être réel, ce qu’on pourrait appeler l’âme même du Japon.

 

Hearn évolue dans un décor sans gratte-ciels, sans mobiles, sans écrans géants ; mais il est comme giflé par l’architecture urbaine, par la façon dont l’écriture s’incruste dans l’espace de la ville, par les messages iconiques qui peuplent les rues. Comme nous, son œil est captivé par la finesse des pieds des femmes japonaises et par le charme faunien des tabi - comme nous, il parle beaucoup avec les mains avec les habitants, mais rencontre soudainement un Japonais à l’anglais aussi parfait et raffiné qu’inattendu - comme nous, il est béat face au contenu miraculeux des boutiques, à la légèreté des prix, et s’inquiète de l’Occidental qui devra rentrer au pays avec des cargaisons de shopping - comme nous, il assume avec amertume le manque patent de courtoisie de ses compatriotes insensibles à la grâce qui les entoure quand il aperçoit, sous les célestes cerisiers en fleurs, un panneau écrit en anglais : Défense d’abîmer les arbres…

 

Comme nous, il ressent sans pouvoir tant que cela le justifier le lien profond que le Japon et les Japonais vous enfoncent dans le cœur.


Est-ce l’étonnante modernité du regard et de la plume de Hearn, ou la magie du Japon elle-même, qui nous fait douter de la véracité de la date indiquée – 1890 ? Les deux hypoyhèses sont probables, quand on se renseigne d’une part sur la biographie de Hearn – d’origine anglo-saxonne, il s’exile des Etats-Unis après voulu, contre la loi, épouser une femme noire ; périssant d’ennui aux Antilles, il finit par rejoindre le Japon où il fonde une famille avec une Japonaise… - et quand on a fait l’expérience, d’autre part, du pays qu’il dépeint.

Pour ceux qui douteraient encore que le Japon soit moderne sans être occidentalisé, Ma première journée en Orient est le livre rêvé pour finir de s’en persuader.

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